Des matériaux naturels dans les cours d’écoles pour encourager la curiosité des enfants

Vous trouverez ci-dessous deux articles qui évoquent l’idée que la nature offre un terrain riche en expériences sensorielles pour nos enfants et que le fait de les mettre en contact avec un environnement naturel peut les aider à y devenir sensible.

 

Végétaliser les cours de récréation pour encourager la curiosité des enfants

https://theconversation.com/vegetaliser-les-cours-de-recreation-pour-encourager-la-curiosite-des-enfants-198338

Extrait: « 

Un environnement naturel est synonyme d’un environnement riche, où l’apprentissage est stimulé et favorisé. Un terrain de jeu ou un espace extérieur naturalisé destiné à servir un objectif éducatif doit comporter, entre autres, les éléments suivants :

  • l’eau accessible sous forme de ruisseaux, de fontaines ou de flaques d’eau ;
  • les roches, le sable et les différents types de sols et de chaussées ;
  • Une topographie parfois accidentée ainsi que des hauteurs avec des cordes, des tunnels, des tubes et des passages ;
  • une diversité d’arbres et de plantes ;
  • des éléments de jeu constructif et symbolique, des outils pour creuser, des seaux pour transvaser et d’autres matériaux de stockage ;
  • des chemins et des sentiers traversent l’espace, ainsi que des espaces privés pour se cacher et, bien sûr, des espaces communs pour socialiser et se reposer, entre autres choses.

Se mettre à hauteur d’enfant

En combinant arbres, jeux, sentiers, un espace peut paraître esthétiquement ou fonctionnellement approprié à l’adulte, mais encore faut-il qu’il soit attrayant et utile pour les enfants, c’est-à-dire qu’ils en fassent pleinement usage.

Le fait est que l’approche des enfants fonctionne à partir d’une autre clé : ce que l’espace les « invite » à faire – et leur permet de faire. Chaque enfant interprète les propriétés fonctionnelles des espaces et les adapte ou personnalise. La fonctionnalité qu’ils vont donner à un arbre ou un bâton peut être variée. Ainsi, il est clair que, plus un espace et les éléments qui le composent sont accessibles, hétérogènes et variables, plus il offre de possibilités… »

 

Comment (et pourquoi) aider les enfants à se rapprocher de la nature

https://theconversation.com/comment-e t-pourquoi-aider-les-enfants-a-se-rapprocher-de-la-nature-99327

Extrait:

 »

Une source de bien-être

À l’inverse, une grande variété d’interactions avec la nature produit des bénéfices importants et qui ont tendance à se cumuler, notamment sur le plan de la santé. Outre une augmentation de l’activité physique, qui fait baisser les risques d’obésité ou de myopie chez les enfants, l’accès régulier à des parcs et espaces verts apporte également un bien-être psychique, en aidant par exemple à lutter contre le stress.

Des scènes de nature, comme le vent dans un feuillage ou les nuages passant dans le ciel, par la fascination douce qu’elles suscitent, offrent du repos à l’esprit par une attention sans effort, ce qui restaure les fonctions cognitives.

De telles immersions aident aussi au développement de nouvelles compétences. Passer du temps dans la nature stimule la créativité, le sens critique et la capacité à résoudre des problèmes. Enfin, les explorations qui s’appuient sur des expériences en extérieur fortifient l’envie d’apprendre, l’enthousiasme, ainsi que le calme et la maîtrise de soi.

Un cercle vertueux

Au-delà de ces effets individuels et sociaux, encourager les relations à l’environnement naturel est aussi bénéfique pour… la nature elle-même. En effet, les expériences de manipulation, d’immersion ou d’implication physique éveillent des émotions et un intérêt durable vis-à-vis de celle-ci, et favorisent le sentiment d’appartenance au monde naturel, aux côtés des autres espèces.

Ce sentiment de connexion retentit fortement sur les choix et les comportements que les enfants, en grandissant, choisiront d’adopter en faveur de l’environnement. De manière d’autant plus intéressante, il semblerait qu’il y ait un lien entre la perception de cette appartenance et les phénomènes de restauration psychologique (baisse des émotions négatives associées au stress et augmentation des émotions positives). Ainsi, plus on se sent rattaché à la nature, plus les expériences à son contact produisent de bénéfices.

La nature est au coin de la rue

Si les bienfaits d’une exposition à la nature ne sont plus à prouver, de grandes interrogations subsistent sur les circonstances de ces mises en relation. Comment les effets varient-ils selon les groupes de population, les types d’environnement naturel ou encore les types d’interaction avec la nature (simple promenade, jardinage, etc.) ?

Des pistes tendent à montrer que plus l’environnement est naturel, plus notables sont les apports sur les capacités de concentration, ou la restauration psychologique. Néanmoins, tout le monde n’a pas la possibilité de profiter d’un cadre naturel particulièrement riche et préservé. Si le type de nature est une variable décisive, c’est loin d’être le seul critère à influencer le contenu de l’expérience… »

L’école du dehors à L’école Saint Martin à Fernelmont en Belgique

Dans cet article vous découvrirez les fondamentaux pour installer une école du dehors. En effet, cela nécessite quelques aménagements, ne serait-ce que des toilettes sèches.

https://www.ecolesaintmartin.net/2020/09/06/l-%C3%A9cole-du-dehors-un-nouveau-projet-en-p4/

On peut voir que les résultats sont là, les enfants sont fatigués le soir! Cela sous-entend qu’ils se sont bien dépensés au cours de la journée.

Plantez oui,… mais du végétal local !!!

Voici un lien vers le site de « végétal local » qui a mis en ligne un document de référence pour trouver les espaces végétales par bassin.

Les bassins sont définis d’après des critères comme le climat et les caractéristiques du sol.

En effet, à chaque région ses végétaux et si vous souhaitez que vos plantations réussissent et que la biodiversité locale y trouve un habitat et une source de nourriture, il convient de planter LOCAL.

https://www.vegetal-local.fr/

En ville, les écoles nature sont-elles possibles?

https://theconversation.com/en-ville-les-ecoles-nature-sont-elles-possibles-180141

Auteur: Sylvain Wagnon

Professeur des universités en sciences de l’éducation, Faculté d’éducation, Université de Montpellier

Cet article a été co-écrit avec Corine Martel, conseillère pédagogique et directrice du centre EducNatu’re de Restinclières et chargée de cours à la faculté d’éducation de l’université de Montpellier.

Plus de 80 % de la population française est urbaine et, avec elle, l’extrême majorité des établissements scolaires. Comment permettre alors à la plupart des élèves de bénéficier de ces classes en plein air dont on parle de plus en plus ? L’école dans la nature peut-elle vraiment devenir la révolution pédagogique du XXIᵉ siècle ?

D’abord, rappelons que, si le terme « nature » implique un endroit où la verdure l’emporte sur le béton, il est aussi important de porter notre attention sur les petits coins végétalisés et les parcs présents en ville. Il est nécessaire de ne pas oublier que, sous le goudron, il y a la terre.

Les projets stratégiques qualifiés de « ville nature », « ville verte », se multiplient.

Malgré la densification urbaine, la nature est présente autour de nous, tout le temps, qu’il s’agisse d’un parc, de jardins partagés, d’arbres le long d’une avenue ou plantés sur des toits et même du ciel où vit une biodiversité invisible (bactéries, champignons et levures transportés par les gouttelettes d’eau). La politique actuelle de végétalisation des espaces urbains ouvre de nouvelles perspectives aux enseignants.

Avec la multiplication des projets stratégiques qualifiés de « ville nature », « ville verte » ou « trame verte et bleue », il s’agit de développer une ville plus résiliente, de limiter les conséquences du réchauffement climatique, ce qui se traduit en zones urbaines par la réduction des îlots de chaleur urbains donc par la plantation d’arbres ou la mise en place de toitures végétalisées. Autant d’éléments qui sont des leviers et des ressources pour une école dehors en ville.

L’école dehors en ville, un réel besoin

L’engouement pour l’école dehors ne peut pas être réduit à la période de crise sanitaire et de confinement que nous avons vécu ; l’enseignement en nature et avec la nature est une nécessité et un besoin. En effet, au-delà de l’idée de déficit de nature, les études montrent bien l’intérêt de la nature pour les équilibres psychiques, la santé en général ou la créativité, des éléments fondamentaux pour une éducation harmonieuse et respectueuse des besoins et du rythme biologique des enfants et de adolescents.


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La densification des villes a clairement réduit les liens entre les êtres humains et leurs environnements. Conjuguée à une sédentarisation croissante, en confinant les enfants dans des espaces exigus, cette évolution n’a fait qu’accélérer le fossé entre les jeunes enfants et la nature, alors même qu’ils aspirent à bouger, courir et profiter d’espaces de loisirs.

Le terrain vague à usage de parking sauvage de l’école maternelle Eugène Leroy s’est métamorphosé depuis quelques mois en jardin gourmand. (Ville de Lormont, 2021).

Les programmes, dans la plupart des disciplines, insistent, en particulier par l’éducation à l’environnement, à la connaissance des liens entre les êtres humains et la nature. Marie Jacqué souligne l’importance des conceptions diverses de la nature par les enseignants. Il peut en effet s’agir de la représentation d’une nature sans l’espèce humaine : une nature à respecter, à préserver pour elle-même. Dans cette perspective, c’est une approche sensible de la nature qui est privilégiée.

Mais la nature peut aussi être comme un écosystème à comprendre dans ses relations entre vivants. Cette approche contribue habilement à privilégier les pratiques pédagogiques coopératives, d’échanges avec les pairs et d’entraide.

Dans tous les cas, les enseignants qui pratiquent cette école dehors en ville font le choix d’ancrer leurs apprentissages au plus près du réel, afin que leurs élèves réalisent des observations in situ qui serviront de support pour des apprentissages en classe. Car, paradoxalement, l’impact du bâti humain peut permettre l’observation d’une biodiversité composée de refuges pour certaines espèces animales et végétales suite à la destruction des espaces naturels. C’est ainsi que peuvent s’élaborer en ville des projets, supports de la biodiversité, tels que les Aires Terrestres Éducatives ou les ABC de biodiversité, la labellisation E3D des écoles et établissements.

Cette évolution n’est d’ailleurs pas seulement scolaire mais pensée sur des temps périscolaires avec la création des terrains d’aventures, espaces éducatifs permettant aux enfants de s’approprier des espaces naturels.

Classe promenade et végétalisation

La classe-promenade représente l’une des activités les plus emblématiques et évidentes de l’école à l’extérieur. Elle fait partie de l’histoire scolaire française et d’une école vivante. Au début du XXe siècle, les pédagogues Élise et Célestin Freinet reprennent cette activité pour en faire une pratique emblématique de leur pédagogie en lui donnant une visée pluridisciplinaire et permettre aux enfants d’être réellement les acteurs de leurs apprentissages. Cette promenade est l’occasion de développer avec les enfants leurs sensibilités à l’environnement, et de favoriser l’expérimentation directe avec la nature. Pour les époux Freinet, cette activité est un levier pour transformer radicalement les façons d’enseigner et de faire apprendre en développant l’entraide, les partages et la coopération entre enfants.


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Aujourd’hui, elle peut être un outil pour développer cette école avec la nature en ville. Certes, les mesures administratives rendent parfois complexe la sortie d’une classe à l’extérieur, néanmoins l’objectif n’est pas de partir loin, mais plutôt d’observer l’espace proche ou la nature est présente sous toutes ses formes.

Le mouvement actuel de végétalisation des cours de récréation est une occasion de développer l’école dehors au sein même des établissements. Les avantages ne se limitent pas à imaginer une flexibilité des lieux d’apprentissages, mais à développer des espaces plus résilients face au réchauffement climatique. Cela permet en outre de lutter contre les risques d’inondation dans certaines villes et de créer des corridors de déplacements pour les espèces animales

Végétalisation des cours des écoles lilloises (France 3 Hauts-de-France, 2021).

Passer de la cour asphaltée à la cour naturalisée, amener la nature dans la cour est l’occasion de repenser les pratiques pédagogiques, en élaborant un potager, un jardin, en mettant en œuvre des projets disciplinaires ou pluridisciplinaires à tous les niveaux du premier comme du second degré. L’accès facile, l’absence de mesures administratives spécifiques sont autant de moyens de transformer ces espaces végétalisés en pivots de la construction des apprentissages, avec des temps de lecture mais aussi de calcul ou tout simplement de repos au sein de la nature lors des pauses méridiennes.

Transformer sa façon d’enseigner implique une réflexion de fond sur ce que l’on veut et peut faire. C’est une révolution de velours dans le sens ou finalement, il ne s’agit pas de changements s’inscrivant dans une rupture avec son enseignement précédent mais d’un processus fluide et complémentaire.

Bientôt un label: »Entreprise engagée pour la nature »

J’engage mon entreprise dans une voie d’excellence.
Ce beau label de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) me sera bientôt accordé.
Cela veut dire que je m’engage à proposer pour chaque projet des aménagements pour la biodiversité et d’en évaluer leur acceptation, et leur mise en place.
Face à la disparition vertigineuse de nos espaces naturels, je pense qu’il est plus que nécessaire de créer des lieux vivants et accueillants.

Mais oui, la nature, c’est ce qu’il nous faut pour notre santé!

Campagne : Ma récré au vert, laisse béton !

Aujourd’hui, je partage avec vous cet article du réseau Frêne qui agit pour l’éducation à l’environnement.

On ne veut plus de béton, je dirai même plus, … on ne veut pas non plus de béton drainant ou de sol plastique!

On veut du vrai! On veut des sensations! On veut du vivant!

https://www.agirpourlenvironnement.org/blog/debitumons-et-renaturons-les-cours-de-recre-notre-contribution-a-la-consultation-sur-le-bati-scolaire-du-ministere-de-l-education-nationale/